Someday, I’ll show you a shining world

       

Matin pluvieux, matin heureux. tu sais que ce n'est probalement pas ce que raconte le dicton mais ça a tendance à te plaire ; de toute manière, tout ce qui rime avec pluvieux et qui exprime la joie semble être heureux alors n'importe quel événement pluvieux sera à tes yeux heureux. Tu as toujours apprécié la pluie d'été, celle qui rend les nuages gris, les nuages lourds, celle qui fait pleurer le ciel un peut trop fort. Tu as toujours apprécié l'orage, les éclairs et les reflets violets qui se dessinent un peu partout chaque fois que la foudre se décide à montrer le bout de son nez. Doux spectacle que tu aimerais apprécier encore un moment, là de la fenêtre du studio que tu partages à présent. Ca te fait encore bizarre de te dire que tu ne vis plus sur le canapé du vioc et que tu n'as plus besoin d'une couverture misérable pour couvrir tes pieds gelés. Tu n'as pas vraiment l'habitude de partager cet endroit, pas trop, pas encore alors c'est vrai que des fois tu fais des erreurs mais c'est toujours drôle et jamais vraiment prise de tête. Puis de toute manière, aujourd'hui, elle n'était pas là et tu en avais profité pour mettre de la musique peut-être un peu trop forte et ainsi faire ton ménage -ok, t'avais promis de nettoyer tout l'appartement et peut-être que tu avais la flemme alors tu traînais là devant ta fenêtre.

Lors de ton petit travail -qui avait semblé épuisant, tu avais retrouvé au fond d'un tiroir de ta chambre deux boîtes de coloration, des couleurs pastels et admirant quelques instants tes cheveux décolorés tu t'es décidé à sauter le pas de nouveau. C'est pas vraiment la première fois et la vue de la boîte ne t'a fait que rechuter. Problème -est-ce vraiment un problème ? il y en a deux et tu ne sembles pas prêt à mélanger tout ça dans tes cheveux et en même tu sais que si tu la laisses là, tu risques de l'oublier une nouvelle fois. Alors tu n'as pas vraiment réfléchi, ni une, ni deux, t'as enfilé une parka aux motifs galaxie -un truc carrément rose et complètement tapette qui ferait hipster sur n'importe qui mais qui te fait juste passer pour un space nerd, t'as enfilé ton bonnet et remis tes lunettes sur ton nez. Pas besoin de parapluie -enfin c'est ce que tu croyais.
Un peu trempé par la pluie, voire beaucoup, quelque peu dégoulinant mais sain et sauf -tu t'es pas fait frapper par la foudre, tu as tapé à la porte de ton camarade avec vigueur, un peu trop peut-être parce que tu sembles avoir la main quelque peu endorlie et tu n'as pas pu t'empêcher de dire, un peu fort pour qu'il t'entende, peut-être un peu trop fort pour les voisins d'ailleurs ; « Gab, Gab, bouge. J'ai froid, j'suis trempé mais j'ai une surprise pour toi ! » et le pire, c'est que quand il a ouvert la porte, tu as tendu le sachet plastique contenant les couleurs -il pourra choisir celle qu'il veut- vers lui avec le sourire le plus fier que tu pouvais afficher sur ton visage. T'en as pas l'air comme ça mais c'est toi le plus âgé et pourtant, tu as peut-être plus l'air d'un gamin que ce pauvre enfant.

(c) khάη

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Featuring Bambi Judi

  Gabriel était resté enfermé chez lui aujourd'hui. La pluie torrentielle lui avait rappelé de mauvais souvenirs et la crise de panique avait fait son chemin jusqu'à lui, bloquant sa respiration, affolant son cerveau, accélérant son cœur et remplissant ses yeux de larmes. Le pigeon lui avait tourné autour, ses yeux vides de toute intelligence semblant se moquer de lui, émettant des petits bruits irritants.
Il lutta du mieux qu'il pouvait pour s'empêcher de mettre la main sur une lame de rasoir, mais la tentation était hélas trop forte: ramené dans son passé sombre, il cherchait à s'échapper de lui-même. Quand son sang coulait, Gabriel sentait qu'il se calmait, et que sa panique s'évanouissait au fur et à mesure. Il savait que c'était mal -combien de fois le lui avait-on dit ?- mais ça lui permettait tant d'échapper à son angoisse, alors pourquoi s'arrêter ?
  Sa mutilation lui rappelait les saignées que les "médecins" pratiquaient autrefois, pensant que la maladie se trouvait dans le sang. Pour lui c'est la même chose. Sa panique se trouvait dans son sang et se faire saigner lui permettait de redevenir normal. C'était tout ce qu'il voulait, devenir normal. Il voulait un médicament miracle, celui qui le guérirait de toutes ses peurs et tous ses traumatismes, celui qui le ferait profiter de la vie. À la place, il se contentait de pleurer, en boule dans un coin de son lit.  
  Dans ces moments-là, Gabriel se croyait seul au monde. Quelle ne fut donc pas sa surprise quand il entendit qu'on toquait -non pardon, martelait et frappait comme s'il était poursuivi par un tueur en série- à sa porte, et que la voix de son ami résonna de derrière le bois. Ses poignets toujours sanglants mais cachés derrière un pull aux manches longues, Gabriel alla ouvrir à Judicael qui entra sans attendre qu'il ne l'invite, lui enfonçant un paquet dans les mains, un grand sourire fier sur le visage. Ses yeux faisant l'aller retour entre les paquets et son ami, des gouttes de sang s'écrasant sur son parquet sans qu'il ne s'en rende compte, Gabriel prononça: "Qu'est-ce que c'est ?". Écoutant la réponse de son ami, il se dirigea vers la salle de bain pour lui prendre une serviette, traînant des tâches de sang derrière lui.

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Il te laisse entrer et tu ne peux que l'en remercier. Tu dégoulines, littéralement, trempé par la pluie et tu ne voudrais pas vraiment mouiller son paquet mais apparemment, il a bien l'air de s'en ficher, de si tu salis ou pas, et de si tu laisses toute l'eau du monde couler sur le sol. Il semble bien plus intrigué par ce que tu viens d'apporter ; « Pour tes cheveux, nigaud. J'ai retrouvé ça et... » mais voilà que tes yeux ont glissé sur le sol et que tes sourcils se sont froncés, et que ton nez s'est légèrement retroussé et que tu as eu l'air un peu plus grave qu'à l'habitude. Les tâches rouges qui se sont posées sur le sol sont des tâches que tu ne connais trop bien -faut dire, le nombre de fois où tu rentres tabassé à la maison, toi aussi t'en as vu des traces rouges sur le parquet sauf que de ce que tu avais vu, c'est qu'il avait l'air d'aller bien, le Gabriel. T'as essayé de plaisanter sur le coup, demandant ; « T'as tué quelqu'un, Gab ? » mais tu sais très bien que ce n'est pas ça et tu te décides à le rejoindre dans la salle de bain, tant pis pour l'eau que tu laisses derrière toi, tu nettoieras -il faut de toute manière enlever le sang avant qu'il ne sèche et ne fasse des traces. Il te tend la serviette, mais toi t'en as rien à faire de la serviette pour l'instant et tu attrapes gentiment son bras, doucement, presque en une caresse, tu l'attrapes pour tirer le plus jeune à toi, pour soulever les manches de son pull tâché. Tu n'as plus vraiment de doute quant à la provenance du sang et c'est ce qui te fait froncer les sourcils. Et tu pourrais gueuler, fort, tu pourrais dire plein de choses, comme il ne faut pas le faire, qu'il n'en a pas besoin, que ce n'est pas ça qui va régler ses problèmes, mais au final à quoi ça servirait ? A rien. Parce qu'il n'a pas besoin de toi pour le savoir ; on a sûrement dû lui dire déjà et ce n'est pas ça qui l'arrêtera. Alors t'as juste laissé échapper un soupir, presque ennuyé et t'as laissé échapper ; « Faut nettoyer et bander ce genre de choses, Gab. T'en mets partout après. » parce que c'est la seule manière que tu as de relativiser, avec un léger sourire, avec une plaisanterie. T'as pas envie qu'il pense que tu lui en veux et t'as pas envie qu'il se dise que tu es en colère. T'as retiré ta veste trempée -elle a fini dans le lavabo, tu commençais à avoir froid et posant la serviette qu'il tenait sur tes épaules, tu as repris gentiment son bras entre tes doigts, comme s'il était une chose fragile, cassable. « T'as de quoi nettoyer ? » et sans attendre sa réponse à vrai dire, t'as juste fouillé dans la pharmacie. Bien sûr qu'il doit avoir. « Montre tes poignets. » et voilà que tu te retrouves à jouer à l'infirmière. Désinfectant, pansement, bandes, t'as fais du mieux que t'as pu et le tissu blanc tâché de rouge lui va plutôt bien, alors assez fier de toi, tu as souris et tu l'as regardé dans les yeux. Peut-être qu'il y avait quelques reproches, mais jamais tu ne les formuleras. Tu n'es vraiment pas là pour ça. « Je n'ai pas trop serré ? » t'es-tu assuré et si la situation avait été autre, tu aurais été fier de toi.

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Featuring Bambi Judi

  Oh. C'était de la teinture, comprend Gabriel. Il voulait te changer les cheveux de couleurs -et sans qu'il ne le sache, de Stultus également. Mais Judicael s'arrête en plein milieu de sa phrase, et Gabriel sait qu'il a laissé du sang derrière lui, et que son ami l'a bien vu, ce sang. Il baisse les yeux, presque honteux, imaginant avec crainte la suite. Il pense que son ami va le réprimander, lui dire que c'est pas bien, que s'il continue il va mourir. Tout le monde lui dit toujours ça, à Gabriel. Mais Gabriel est surpris, parce que ce n'est pas ce que Judy dit. Non, lui il lui demande s'il a tué quelqu'un. Gabriel ne comprend pas très bien le second degré, alors il lève la tête, écarquille les yeux, la bouche ouverte mais incapable de dire le moindre mot, regarde son ami qui vient vers lui. Il ne comprend pas comment son ami peut penser ça. Et puis il voit le visage de son ami, un peu trop ou alors pas assez, en tout cas pas la tête de quelqu'un qui vient d'attraper un tueur. Alors Gabriel, soulagé, lui tend la serviette, comme si rien ne s'était passé, mais Judicael ne veut rien entendre. Il se saisit de son poignet, tout doucement, l'effleurant presque. " Pas eu le temps", murmure Gabriel, comme une excuse, alors qu'il sait qu'il ne l'aurait probablement pas fait avant un bon moment si son ami n'était pas arrivé. Il aime bien Jude. Il est calme. D'habitude, quand on le trouve, on hurle, on pleure. Lui, il lui sourit, et il lui bande joliment les poignets. De jolies bandes blanches tâchées de rouge, et bientôt de jolies bandes rouges tâchées de blanc.
  Gabriel secoue la tête: non non, il n'a pas trop serré, c'est bon, merci beaucoup. Mais sans qu'il ne puisse se retenir, Gabriel sent sa gorge se serrer, sa poitrine l'opprimer et les larmes monter à ses yeux. Il a le sentiment que Judicael est beaucoup trop gentil avec lui. Qu'il ne mérite pas ça. Qu'il devrait lui hurler dessus, lui dire que c'est suicidaire, et tenter de le ramener à la raison. Judicael est beaucoup trop gentil. Judicael le fait culpabiliser. Alors de grosses larmes salées coulent sur les joues de Gabriel qui baisse la tête, honteux de pleurer. Comme disait son père "les hommes, les vrais, ils ne pleurent pas! Faut que tu t’endurcisses."

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Il n'a pas eu le temps qu'il te dit et au fond de toi tu sais que ce n'est pas une histoire de temps, que ce n'est pas ça le problème. C'est plutôt quelque chose qui a à voir avec la détermination, l'envie, le courage, la persévérance. Des choses qu'il ne semble pas connaître, des choses qu'il semble avoir oublié et c'est certainement ce qui te fait flancher, ce qui ne te permet pas de l'engueuler. Oh, tu pourrais lui dire encore et encore que ce n'est pas bien, qu'il fait mal, qu'il n'a pas besoin de ça, qu'il risque juste d'inquiéter son entourage -si entourage il y a, mais à quoi bon ? Encore une fois, il ne serait que très inutile de lui dire des choses qu'il sait déjà. Il n'a pas besoin de toi pour lui ouvrir les yeux, il comprend déjà très bien tout. Et voilà que des larmes glissent sur ses joues, voilà qu'il se met à pleurer sans aucune raison et toi, t'es comme un con. T'as haussé les sourcils face à ce visage défiguré par les pleurs et tu n'as pas trop sur comment réagir sur le coup, tu n'as même pas compris pourquoi est-ce qu'il s'était mis à pleurer. Tu pensais avoir bien fait les choses, mais peut-être que ça n'allait pas. « Gab, Gab... » Souffles-tu doucement alors que tu viens le prendra dans tes bras, alors que tu poses sa tête contre ton épaule, alors que tu viens caresser sa nuque, alors que tu viens caresser son dos trop maigre. Tu ne sais pas quoi faire, tu es un peu déboussolé, alors t'essayes de le consoler. Tes vêtements encore humides contre son corps chaud, ses pleurs sur ton épaule et tes yeux qui se sont fermés comme pour sentir son corps tressauter au rythme de ses sanglots. Tu n'as jamais été bon quand il s'agit de consoler les gens, tu n'as jamais eu vraiment la patience de le faire alors c'est vrai que les larmes te déstabilisent. Un peu. Peut-être beaucoup. Alors tout ce que tu peux faire c'est serrer le corps frêle de l'ange contre le tien pas vraiment musclé. « Pourquoi est-ce que tu pleures ? J'ai fait quelque chose qu'il ne fallait pas ? Je suis désolé... » Mais parle-moi est ce que tu voudrais lui dire. Qu'il te dise ce qui ne va pas, ce que tu lui as fait, ou ce que tu ne lui as pas fait justement. Toi qui étais venu t'amuser un peu, voilà que tu dois consoler l'enfant pleurant des tes bras. Tu te dis que ça aussi, ça fait parti de ce qu'on appelle "être amis" et tu te demandes alors si tu es du genre bon ami. Qu'est-ce qu'il pense de toi, lui ? Parce que tu as beau sembler fier, mais le vase que tu es reste fêlé. Tu aurais peur de le décevoir, lui aussi. Et tu aurais peur qu'un jour il te dise que tu n'es plus vraiment un ami, juste une ombre, juste un souvenir. Alors tu l'a serré un peu plus fort, pour lui faire comprendre que t'es là, quand même, un peu, s'il le veut.

(c) khάη

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Featuring Bambi Judi

  Judicael le prend dans ses bras, dans une tentative de le réconforter, alors que Gabriel ne se sent que plus pitoyable encore. Pourtant, sentir un cœur chaud contre lui, un corps vivant, celui de son ami, ça lui fait du bien. Alors Gabriel, il sert encore plus fort, il se raccroche à ce qu'il peut, à un corps, à un ami, mais surtout à une bouée qui lui permet de rester la tête hors de l'eau pour ne pas qu'il se noie. Dans un monde noir, d'obscurité, Judicael est son phare éphémère. Pour combien de temps ? Ils finissent tous par partir. C'est fatiguant de briller.  "Non, non, c'est pas ta faute, je suis désolé", il articule doucement. Il se sépare de son ami, s'éloigne, se réfugie dans ses propre bras, se frottant les épaules, les bras, étant soudainement emparé d'un froid intense, d'un frisson sans fin. " Je suis juste... tellement fatigué. J'en ai marre. Je veux que ça s'arrête.". Puis, un ton plus bas : "Je veux juste qu'il arrête de me hanter..."

Spoiler:

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Il te dit que ce n'est pas de ta faute et tu espères que ce n'est pas simplement un mensonge pour faire que tu te sentes bien, pour juste te rassurer. Mais si ce n'est pas ta faute, tu ne comprends pas vraiment pourquoi est-ce qu'il a pu se mettre ainsi à pleurer, tu ne comprends pas pourquoi est-ce que les larmes semblent couler d'elle-même sur ses joues rougies. Et il s'excuse, mais ce n'est pas grave, alors tu passes tes doigts sur son visage comme pour lui intimer de se calmer, comme pour essuyer ses larmes, comme pour effacer les sillons des gouttes salées. Tu ne sais pas trop pourquoi tu touches son visage, il n'a certainement pas besoin de ça pour être rassuré, et peut-être pourrais-tu même le lâcher, tu dois l'effrayer à être aussi soudain ; pas besoin, il le fait pour toi. Il s'en va pour s'enrouler dans sa torpeur, il s'en va pour n'être qu'avec lui et au fond, tu ne peux lui en vouloir. Il te fait part de tout ce qui ne va pas, ou de rien, il n'y a que des généralités dans ses pauvres mots et tu ne sais que faire. Quand il parle de 'il', tu ne sais pas ce qu'il veut dire mais tu as comme l'impression que tu n'as pas le droit de l'entendre ; peut-être est-ce encore un de ses délires, peut-être parle-t-il de choses que tu ne peux voir. Au vu de ce que tu es réellement, tu ne peux croire qu'aux esprits et autres choses que les hommes appellent idiotes. Tu voudrais qu'il se calme. tu voudrais qu'il aille mieux ; « Hey Gab, ça te dit on s'pose sur le canap' et on s'fait un chocolat ? Genre soirée pyjama ! » et tu lui fais un grand sourire et attrapant de nouveau son avant-bras, évitant soigneusement ses poignets abîmés. « En parlant de soirée pyj', tu veux que je reste ici c'soir ? Ca pourrait être sympa. » et tu te retournes vers lui, pour lui adresser un nouveau sourire, pour paraître excité -faut dire que même du haut de tes vingt-deux ans, ce genre de trucs, ça te fait toujours autant plaisir, t'as un peu l'impression d'être un gosse. « Ca fait longtemps qu'j'pas fait de sleepover ! » et tu rigoles doucement. C'est la vérité. Autre que parce que tu as passé la nuit dans des bras inconnus, tu n'as plus vraiment dormi chez qui que ce soit pour t'amuser. Alors pourquoi pas ? Puis, il n'a pas l'air très rassuré. Et toi non plus. Tu avoueras que ta superstition maladive et ta peur des orages n'est pas quelque chose qui t'arrange, alors. Autant faire d'une pierre deux coups. « Tu n'auras qu'à m'passer un pyjama ! » et tu t'imagines déjà dans le pyjama de Gabriel à rire et pourquoi pas raconter des histoires de fantômes avant de t'endormir devant un film d'horreur sur le canapé avec un bol de chips qui tombera peut-être sur le sol.

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Gabriel ne sursauta pas quand il sentit la main de son ami sur son poignet. Sa main était chaude et lui procurait un sentiment de sécurité qui allégea le poids qui pesait sur ses poumons et l'empêchait de respirer correctement. Gabriel se détestait à cet instant précis, sentant bien que son ami aurait préféré que cette rencontre se fasse dans un contexte plus festif, mais en même temps, il ressentait le plaisir égoïste d'avoir son ami avec lui. C'était donc avec une joie certaine que Gabriel accepta la proposition de Judicaël. Son ami savait toujours comment lui remonter le moral, et il se doutait que le lendemain, il irait mieux. Gabriel lui répondit donc avec enthousiasme "Ouais, ce serait sympa ! Je vais préparer le chocolat !" avant de se diriger vers la cuisine. Mais alors qu'il avait sorti le lait et le cacao, le petit garçon fut forcé de constater que les tasses étaient hélas hors de sa portée, et il se rappelait que c'était sa sœur, plus grande que lui d'une bonne tête qui avait tout rangé la dernière fois qu'elle était venue. Après moult tentatives de récupération sur la pointe des pieds, force lui fut de constater qu'il était trop petit pour récupérer le récipient, et il dut se résoudre à profiter de la taille de son ami. "Jude...", l'interpella-t-il, terriblement gêné par le fait qu'il soit si petit.

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L'enthousiasme qu'il semblait te montrer à l'idée que tu restes ne put que te faire sourire. Tu n'avais de toute façon aucune intention de le laisser seul chez lui ce soir, pas avec l'orage qui menaçait encore d'éclater et pas avec l'état dans lequel tu l'avais trouvé. Même si c'était peut-être et malheureusement chose commune, tu avais l'impression de le rassurer quelque peu avec ta présence et ainsi faire reculer l'échéance. Tu ne sais pas si c'est la vérité et peut-être que tu te penses bien trop important pour ce que tu es, mais voilà que tu penses compter pour l'enfant au point qu'il se soucie de toi, en tout cas plus qu'il ne se soucie de lui. Ce n'est pas bien dur, penses-tu mais tu ne te laisses pas aller à ce genre de pensées qui te feront regretter tes actes et qui te donneront certainement envie de lui gueuler dessus plus que tu ne le devrais ; t'es toujours d'avis que tu n'as pas le droit de te permettre ce genre d'écarts parce que ce n'est pas ta vie et parce que ça ne te regarde pas vraiment, tes mots ne feraient que se cogner contre un mur. « Je t'attends là ! » que tu dis tout aussi enjoué que lui -peut-être plus ? et on se demande qui est l'enfant, de vous deux, et t'as posé ton cul sur le canapé sans gêne aucune alors qu'il se dirigeait dans la cuisine. Tu écoutais le silence se taire alors que seul les bruits de Gabriels se faisaient entre dans la cuisine et tu ne t'attendais pas vraiment à ce que ton prénom brise la douce harmonie des placards qui claquent. T'as haussé les sourcils pour toi-même et remontant tes lunettes sur ton nez, t'as fait tes pas jusqu'au dit endroit pour examiner la situation. Trop petit. Et voilà que tu t'es mis à rire comme un idiot. Tu ne te moques pas vraiment, disons que ce n'est pas méchant mais la main qui couvre ta bouche ne couvre en aucun cas tes rires. « T'aurais dû manger d'la soupe quand t'étais gosse, hein. » que tu taquines Gabriel alors que tu viens doucement ébouriffer -sans difficulté- ses cheveux et t'as récupéré les dites tasses. T'avais envie de t'amuser, rien qu'un peu, un tout petit peu, alors t'as gentiment foutu les morceaux de céramique au dessus de ton crâne d'abruti et t'adressant à Gabriel, tu n'as dit que ces simples mots ; « J'ai l'droit à un bisou pour remerciement ? » et parce que tu as rigolé, ce n'était pas si sérieux que ça, à vrai dire, tu ne t'attendais même pas à ce qu'il le fasse -et pourquoi pas plutôt te prendre un gentil coup dans les tibias. Mais tu n'es qu'un enfant, toi aussi, et l'on te pardonnera certainement l'humour d'adolescent.

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Gabriel fit la moue à la remarque de son ami. Lui trop petit ? "N'importe quoi, c'est toi qui est trop grand.", chuchota-t-il, mais avec un léger sourire mutin. C'était incroyable comme la présence de Judicaël réussissait à lui remonter le moral. Lui qui se taillait les veines il y a à peine une heure se mettait à tenter de faire des blagues. Cependant, son ami se sentait visiblement également d'humeur à rire puisqu'il semblait bien décidé à ne pas lui rendre les tasses, les tenant bien par dessus sa tête, de manière à ce que Gabriel ne réussisse pas à les récupérer. Vint alors les tentatives de Gabriel de récupérer les récipients, c'est-à-dire les bras levés au maximum dans une position déséquilibrée, son corps étant sur la pointe des pieds, collé à celui de Judicaël. "Jude C'est pas drôôôôle" se plaignit Gabriel après une bonne minute d'efforts vains. Cependant son ami ne lâchait rien, et le jeune homme tira donc le visage de son ami vers lui, posant rapidement ses lèvres sur les siennes, avant de se séparer de lui, les joues rouges de ce qu'il avait osé faire. "Je peux préparer nos chocolats maintenant ?", couina-t-il.

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Il te dit que tu es trop grand et il n'a peut-être pas tort. Combien de fois t'es-tu entendu dire que tu étais beaucoup trop grand pour que cela soit normal ? C'est que tu devrais y faire quelque chose mais la seule solution que tu as trouvé jusqu'à aujourd'hui, c'est gentiment couper tes deux jambes et tu n'es pas certain que c'est la meilleur idée que tu aies eu. Il se débat comme un poisson pris au piège dans un filet et tu ne peux que rire face à ce spectacle. C'est que t'es vraiment d'humeur à la rigolade et oui, ça t'amuse de l'embêter et non, tu n'as finalement pas l'intention de lui rendre les tasses tant qu'il ne t'as pas donné ton remerciement. Il pourra se débattre autant que tu veux, tu n'avais qu'à reposer les tasses à leur place -mais ce serait te priver de chocolat et tu n'es pas vraiment, vraiment d'accord avec ça. Râleur et enfantin, vous avez vraiment l'air de deux gosses, autant lui que toi et pourtant l'innocence est assez vite envoyé en l'air quand ses lèvres rencontrent les tiennes. Oh non, ce n'est pas la première fois et oui ça te fait plaisir, faut dire que tu en as le sourire. T'as redonné alors les deux récipients à au borgne et t'es venu gentiment appuyer sur sa joue rouge, commentant avec ; « T'es tout rouge. » avant d'y déposer un léger baiser qui te fait tout autant rigoler que le reste -et le fait de t'être autant penché pour embrasser sa peau te donne envie de t'étirer, ta colonne vertébrale jouant un concert avec tes vertèbres. « Maintenant qu'j'suis là, t'as besoin d'aide pour les chocolats ? » demandes-tu en t'appuyant contre un plan de travail.

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En lui rendant les deux tasses, Judicaël en profita pour embrasser la joue de Gabriel, le faisant à nouveau piquer un fard et baisser la tête en vitesse. "La faute à qui si je suis tout rouge hein, espèce de géant profiteur," marmonna le jeune homme. Ouais c'est ça. Il profitait de sa grande taille, et en abusait avec Gabriel. L'écrivain déposa les deux tasses sur le plan de travail avant de s'affairer pour préparer les boissons. "Toi m'aider ? Tu ferais tout brûler je suis sûr... va plutôt chercher les chamallows dans le placard au fond et la crème chantilly dans le frigo, ce serait gentil. " Oui parce que, comment parler du fameux chocolat de Gabriel sans évoquer le fait que c'est le genre de chocolat qui apparaîtrait dans des foodporn sur les réseaux sociaux ? Du chocolat avec dedans des chamallows, de la chantilly et un petit biscuit trempé dedans ? Impossible. Ceux qui goûtaient le chocolat de Gabriel disaient souvent que c'était le meilleur qu'ils avaient jamais goûté. Bon, il était aussi bien fat et déconseillé aux personnes en plein régime. Mais sinon il était excellent ! Gabriel allait commencer à préparer le chocolat quand il jeta un coup d'oeil aux tasses que son ami avait choisi. "Sérieusement, parmi toutes les tasses, t'as choisi celles qui avaient un motif de pénis ? T'es vraiment irrécupérable Jude. "

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Il ne veut pas de ton aide et tu fais alors la moue, parce que tu proposais ça sérieusement toi, de l'aider. Mais apparemment, il doute de tes skills en cuisine (pourtant, il ne devrait pas, t'es du genre plutôt doué), puis ce n'est pas comme si tu n'avais jamais vu les chocolats de Gabriel, tu sais comment ils sont et tu es certain de pouvoir les refaire -non bon ok, tu avoues, quand t'as essayé de faire la même chose chez toi, ça n'avait absolument pas la même gueule ni même le même goût. T'es certain que Gabriel fout un truc pas vraiment normal dans sa composition de la boisson, c'est juste pas possible. « Très bien, très bien, j'fais ça. » tu rigoles doucement et rajoutes tout de même ; « Je suis toujours gentil, de toute manière. » et t'es aller chercher les chamallows, ne manquant pas d'en piquer à même le paquet -parce que tu aimes beaucoup trop ça et parce que oui, bien sûr, tu peux te le permettre. Tu mâchouilles le bonbon et sors la chantilly du frigo que tu donnes avec un grand sourire -après avoir avalé la sucrerie- à Gab. Sa réaction face au choix des tasses ne peut que te faire rigoler et fier de toi, un grand sourire aux lèvres, tu hoches de la tête ; « C'pour ça que tu m'aimes non, Gab ? » demandes-tu alors en t'appuyant contre le plan de travail -oui, tu es vraiment fier de toi. « Puis tu n'avais qu'à pas avoir ce genre d'tasse, c'est qu'elles doivent bien servir à un moment ou à un autre, non ? D'jà j'suis surpris que tu aies ce genre de choses tu saaais ! » fais-tu, faussement choquer, avant de rire.

(c) khάη

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Gabriel resta silencieux, se contentant de lever les yeux au ciel face à la réponse de son ami. Toujours gentil hein ? Gabriel connaissait des moments où il était beaucoup moins gentil. Il resta également silencieux face au honteux vol de chamallow de la part de Judicaël. Principalement parce qu'avant même qu'il le fasse, il se doutait de ce que son ami allait faire. Il récupère les sucreries et la crème chantilly afin de réaliser son oeuvre d'art (OUI SON OEUVRE D'ART), avant de s'arrêter pour l'interrompre :  "Moi t'aimer ? Ressaisis-toi mon pauvre garçon !", avant de lui tirer la langue. C'était drôle tout de même, comment Gabriel était beaucoup plus expressif quand il était avec Judicaël. Rares étaient les personnes avec qui il parlait ainsi. Il se mit cependant à rougir quand on lui reprocha la possession de ces objets. " C'était un... cadeau.", dit-il en tout explication. Un cadeau d'un ancien ami touche pipi d'ailleurs.
Ajoutant la touche finale à ses chocolats chauds, Gabriel récupéra un paquet de Speculoos dans un placard avant de donner sa tasse à Jude et de l'entraîner dans son salon avant de s'installer sur son énorme canapé en cuir. Il était tellement confortable qu'il pouvait se sentir s'enfoncer dedans. " Aaaaaah...", soupira-t-il de soulagement, en tapotant la place à côté de lui pour encourager son ami à s'asseoir.

Il te demande de te ressaisir et toi tu ne sais que rire à ces paroles ; oh tu ne dis pas que tu ne le crois pas mais tu supposes que c'est un peu de fierté mal placée qu'il te montre là ou peut-être simplement une gêne ou tu ne sais quoi d'autre qui fait de lui un homme. Ces sentiments que tu n'es pas assez doué pour décrire ou peut-être un peu trop égocentrique pour en chercher une véritable signification. Il faut dire que toi, tant que tu te sens bien, le reste tu t'en fiches un peu -et portant n'es-tu pas celui qui a bandé les poignets de cet enfant ? Tu te justifieras en disant que le voir se vider de son sang devant toi, ça aurait été inconvénient. Alors tu l'as aidé -parce que tu n'avoueras jamais tenir à quelqu'un, parce que tu n'avoueras jamais que tu t'es inquiété, tu as déjà du mal à te l'avouer à toi. « parce qu'on te fait des cadeaux ? » as-tu dit en le taquinant. Sous-entendu ; comment ça je suis pas ton seul ami ? -comment ça t'es trop jaloux ? N'importe quoi. Et tu te laisses entraîner et quand il t'invite, tu t'écroules sur le canapé, manquant de faire tomber du chocolat d'ailleurs et tu imites ton complaire laissant échapper un ; « Aaaaaah » de satisfaction avant de te mette à rire doucement. Tu ramènes une jambe sous l'autre et termines finalement en tailleur, épaule contre épaule avec Gabriel, les doigts serrant la tasse chaude. « Bon. File les spéculos maintenant. C'pas que mais j'ai plutôt faim moi. » et liant les gestes à la parole, tu as tendu la main vers lui et sur ton visage s'est dessiné un grand sourire. « S'il te plait ? » As-tu tout de même rajouté parce que Maman t'as bien élevé, quand même, voyons.