Ça, c'est du plombage de qualité

- Tiens, tu vas mettre ça, ça et ça. Maintenant, va te laver.

Sa mère était arrivée comme une furie dans la chambre, et, ouvrant grand la penderie de sa fille, en avait sorti des habits autres que ceux qu’elle aimait porter actuellement. Non, elle avait sortis ceux d’avant, ceux qu’elle portait avant l’accident. Parce qu’il était difficile de les mettre avec un plâtre couvrant la totalité de la jambe, Taylor avait à l’époque adoptée jogging et tee shirts trop grands, pour au final ne plus jamais les quitter. Choix que déplorait sa mère à longueur de temps. Hier encore, elle lui avait fait un sermon. Alors que sa fille jouait avec la nourriture dans son assiette, elle lui avait, non pas demandée, mais ordonnée de l’accompagner le lendemain pour faire les magasins.

C’était comme ça qu’elle s'était retrouvée à traîner les pieds, la tête regardant obstinément le sol, alors qu’elle s’ obligeait à aller prendre une douche. Sous le regard désapprobateur de sa mère, elle entra dans la salle de bain. Non pas parce que cette dernière le lui demandait, mais pour avoir un peu la paix. Enlevant l'élastique qui retenait ses cheveux emmêlés, graisseux, elle se lava donc. Sortant de la pièce relativement propre, Taylor regarda sa mère de ses yeux de poisson mort et lui demanda si c’était suffisant. Mais ça ne l’était bien sur pas, puisqu’il fallait sortir acheter des conneries.

Elle n’aimait pas cette tenue. Celle que sa mère lui présentait. Elle ressemblait à celle qu’elle portait, trop féminine. Synonyme de son ancienne vie. La voir lui mit la boule au ventre, une peur sourde gronda en elle. Taylor ne voulait pas l’essayer. Taylor ne voulait pas la porter. C’était une jupe rose pâle. Si elle portait ça, on verrait sa jambe. Sa jambe cassée, réparée, détestée. Alors, elle commença par dire une fois non. Une fois, puis deux, puis trois. A la fin, elle hurla, et jeta à terre le porte cintres. Elle hurla, et repoussa sa mère contre la caisse enregistreuse.

- Très bien, puisque tu veux faire le bébé, tu vas m’attendre dans la voiture. Maintenant !

Alors, Taylor, déjà calmée, haussa les épaules, et se mit en route. Claudiquant laborieusement jusqu’au parking. Sa mère lui avait donnée les clées, la jeune femme allait donc pouvoir s’enfermer dans l’habitacle teinté. Oui, cela lui convenait, larve qu’elle était. Ouvrant la portière, elle entendit pourtant quelqu’un l'interpeller. Soupirant, elle se tourna pour y faire face. C’était déjà assez frustrant d’être dehors, alors, si en plus elle perdait du temps inutilement.

ft. l’ ancien édenté

J'peux avoir l'adresse de ton dentiste ?
feat. Taylor Line

Tu te rappelles quand tu es allé au commissariat ? Bien sûr que tu te rappelles, tu as fait une rencontre là-bas, une jeune fille. Elle a dû te prendre pour un taré, mais tu t’en fous totalement. Fort heureusement, tu es ressortis peu de temps après, tu as fait le mec qui se défendait après qu’on se soit moqué de lui. Et c’est vrai en plus ! Sauf que tu aurais fait bien plus de dégâts, s’il n’y avait pas eut les flics. Dommage, ça aurait été drôle, surtout que monsieur chauve-souris n’était pas là.

Des jours ont coulés depuis, et Bat a décidé de faire une petite virée avec toi cette fois-ci, ne voulant pas te laisser seul. Qu’est-ce que c’est chiant d’avoir un truc qui te suit partout, un peu comme un chewing-gum collé à une semelle. Bon, au moins tu peux faire la conversation, même si les gens te regardent de travers dans la rue. Une fois encore, tu ne passes pas inaperçu. Manteau violet, normal c’est la couleur du Joker, mais version peau de crocodile avec un grand col. Une belle chemise blanche entrouverte, avec nœud papillon en mode défait. Pantalon noir et belles chaussures, armé d’une canne, y a pas à dire, tu imposes ton style et fuck les gens qui n’aime pas. Tu fais tourner ta canne, marchant d’un pas tranquille, te baladant dans les rues du centre-ville. Tu cherches quelque chose à faire, et ton démon le sait très bien.

« Tu as quelque chose en tête… »

Tu souris.

« Oui, j’ai des problèmes pleins la tête. »

Tu arrives sur un parking, un centre commercial se trouve juste à côté. Il y a une jeune fille qui semble avoir des soucis de marche, à en juger par ses mouvements bancales. De plus, elle a l’air… Enervée ? Frustrée ? Quelle que soit son expression faciale, tu as bien envie de la titiller…

« Qu’est-ce qu’il t’arrive, petite chose ? Tu as l’air bien pressé. »

Tu te rapproches de la voiture et y dépose ta main près du toit, suivant les lignes du véhicule, jusqu’à être à quelques centimètres de la demoiselle. Bat voit la scène d’un très mauvais œil, le danger guette mais pour le moment, tu sembles juste vouloir converser.

« « Si tu lui fait du mal… »

Ton visage reste stoïque un moment, sans sourire, tu as l’air presque menaçant. Puis tes lèvres s’étirent d’un coup, dans un sourire malsain, tes mains se posant sur le visage de la demoiselle.

« Je fais juste connaissance, il n’y a pas de quoi avoir peur. »

Tu rigoles en lui caressant sa jolie frimousse, puis tu retires tes mains, bien décidé à faire connaissance. Tu as envie de t’amuser, tu ne sais pas encore comment, mais c’est sûr que… ça va être drôle.

© A-Lice

Putain, le bar gay, c'est en face

« Qu’est-ce qu’il t’arrive, petite chose ? Tu as l’air bien pressée. »

Putain, mais c’est qui celui là. A peu de choses près, voilà les pensées de Taylor au moment ou le violet l’a approché. Au début, trop occupée qu’elle était à mettre ses affaires dans la voiture, la jeune femme ne l’avait pas regardé. En d’autres mots, elle l’avait snobée. Mais quand elle l’a entendue effleurer la voiture, se rapprocher, elle n'eut d’autre choix que de se tourner. Pour avoir immédiatement un haut de coeur, et un mouvement de recul. Les deux en même temps oui. Comme quoi, c’est vraiment possible.

Peur. Dégoutée aussi. Faut dire qu’il était moche celui là. Il sortait d’ou ce tordu, hein ? Et pourquoi il lui parlait ? Non mais sérieux, il s’était déjà vu dans un miroir ? Manquait plus que la pancarte “ ramenez moi à l’asile “ pour que le tableau soit complet. Il était écoeurant, avec ses cheveux verts et son manteau de drag-queen. Nan mais la gay pride était déjà passée, fallait changer de look là. Elle était peut être pas terrible dans le sien, mais putain, elle avait pas toutes les dents ferraillées, elle.

Je donne pas de pièces aux nécessiteux. C’est ce qu’elle voulait dire, vraiment. Mais avant qu’elle puisse ouvrir la bouche, il lui avait relevé la tête. Lui adressant un sourire vraiment malsain. Mais, mais dégage ! Va t’acheter une vie. Part, loin, très loin. Fou moi la paix bordel de merde. Jte connais pas, et ça n’arrivera jamais. Et pourtant, pourtant, elle restait figée. Coincée dans une émotion à la limite de la colère. A la limite de l'hystérie.

« Je fais juste connaissance, il n’y a pas de quoi avoir peur. »

Bah si du con ya une raison ! Je sais même pas si elles sont propres tes mains ! Et pour le coup, toute la colère retomba quand il commença à lui caresser le visage. Là, en voyant son regard malsain, elle se sentit trembler. Secouant la tête, Taylor, pourtant, fit un pas de côté, et lui asséna un coup de canne dans le ventre. Le genre désespéré, avec toutes les forces possibles, quitte à se déséquilibrer, à tomber dans ses bras. Pas le temps de rêver, elle profite de cette occasion pour le repousser le plus loin possible. Pour le faire chuter. Prenant appuis sur la voiture, la jeune femme essaye de rentrer dedans. Tout courage envolé. .

ft. copain du dentiste

J'peux avoir l'adresse de ton dentiste ?
feat. Taylor Line

Tu lui fais peur, c’est certain. Elle avait l’air encore il y a quelques secondes, et maintenant, tu la sens trembler. C’est drôle, tu t’amuses bien pour le moment, mais le moindre drôle c’est qu’elle te fout un coup de canne dans le bide. Certes, ça fait mal, mais clairement tu t’en moques que l’on te fasse souffrir. La jeune fille tente de s’enfermer dans la voiture, mais tu la rattrape par le bras et l’attire contre toi avec la ferme attention de lui rendre l’appareil.


« La vilaine fille que voilà. Ce n’est pas très gentil de ta part… Je veux juste faire connaissance, rien de plus.  »

Tu la relâche finalement et lui époussette ses vêtements, les remettant correctement, avant de lui donner une gifle. Ta main droite vient attraper fermement sa mâchoire, tandis qu’un air des plus sérieux se dessine sur ton visage. Avec toi, on ne sait jamais d’avance ce que tu vas faire, ton caractère imprévisible te rends dangereux.

« C’est donnant-donnant. Tu me frappe, je te frappe, logique non ? »

Et puisqu’elle voulait aller dans la voiture, autant y aller. Sans aucune douceur, tu la fait rentrer dans l’habitacle, prenant place à ses côtés. Voulant lui faire comprendre que tu n’es pas du genre à plaisanter, tu soulèves légèrement ton manteau et lui montre l’un de tes joujoux favoris : Un flingue, rangé dans l’un de tes holster que tu portes par-dessus ta chemise.


« Sois sage surtout, parce que… Je dois t’avouer que j’ai la gâchette facile, HA HA !  »

Tu rigoles comme si on venait de te dire la meilleure blague du monde, mais tu es le seul à rire, ton otage ne doit pas trouver cette situation très amusante. Tant pis pour elle.


« Alors, commençons par le commencement. Tu t’appelles comment ?   »

Ton visage reste stoïque un moment, sans sourire, tu as l’air presque menaçant. Puis tes lèvres s’étirent d’un coup, dans un sourire malsain, tes mains se posant sur le visage de la demoiselle. Tu t’installes confortablement dans le siège, bien décidé à ne pas bouger de la voiture. Si elle coopère, ça peut aller très vite. Mais dans tous les cas, tu ne seras pas très commode. On va dire que tu n’as pas vraiment la bonne technique pour te faire des potes, étrangement tu fais peur à tout le monde. Elle a l’air jeune, est-elle accompagnée ? Peut-être sa mère ? Comment réagirait-elle en voyant un inconnu avec sa fille ? Oooh, tu sens que tu vas t’amuser. Oh oui.

© A-Lice

La version pauvre d'un Joey Starr

Vite. La voiture. Se protéger, s’enfermer, et ne plus jamais le revoir. Comme si c’était possible d'échapper aux cinglés. Car sur ce point là, les films sont formels, tu vas crever. Enième victime d’un tueur en série, tu sais que tu vas faire la une des journaux, que ta mère va chialer tout son saoul à la télévision. Alors, il te reste quoi comme option, à part essayer de fuir. C’était surement un ersatz de courage, tu ne sais pas trop ce qui t’as pris. Un vestige de ton ancienne vie. Mais ça, personne ne le saura jamais, hein. Parce qu’il ta pris le bras, brutalement, méchamment, et ta plaquée contre la voiture. Un petit cri est sorti de ta bouche, pas grand chose, juste pour montrer que ça t' avais fait mal. Mais qui s’en soucie hein ? Surement pas lui, puisqu’il vient de te gifler. Non sans avoir défroisser ces vêtements que tu détestais tant. Non, il voulait juste faire connaissance. Rien que ça.

Puis soudain, il te bouscule, et te force à rentrer dans la voiture. Ta trop peur pour bouger, faut dire que ta mal aussi. La gifle, ça va laisser une trace, t’es encore toute abasourdie par ce coup auquel tu ne t’attendais pas. Mais ce n’est que le début, car il se place côté conducteur, et te montre une arme. Mon dieu, une arme. Là, c’était le pompom, et t’as vraiment cru que tu allais rendre ton déjeuner. Si t’avais pas aussi peur qu’il ne te maltraite encore, tu aurais certainement dégobillé. Mais voilà, pauvre petite chose, la peur te noue le ventre, et t’es bien incapable de bouger.

- Tay… Taylor.

Ta envie de fuir, mais tes jambes ne répondent pas à l’appel. Ta envie de lui cracher au visage, mais la peur de se faire à nouveau frapper te hante. Son visage, tu le sais, restera gravé à jamais dans ta mémoire. Son air sérieux, qui laisse parfois place à une euphorie malsaine, te met dans tous tes états. Alors quand soudain, il pose ses sales mains sur ton visage, tes pas sure de ce que tu dois ressentir. Encore. Un haut le coeur te prend, mais il se stoppe dans ta poitrine. Le drag-queen, car il en a tout d’une, te dégoute. Avec ses dents en fer, et son haleine de chacal, c’est limite si t’es sur le point de rendre l’âme. Mais tu ne peux pas le lui dire. A vrai dire, tu lutte déjà pour respirer correctement.

ft. le copieur

J'peux avoir l'adresse de ton dentiste ?
feat. Taylor Line

«  Taylor… Quel adorable petit nom tu as là. »

Tu penches la tête sur le côté, l’observant de tes yeux bleus. Un nouveau sourire et un petit rire de ta part. Mais le problème, c’est que tu t’ennuies vite et il faut que tu réfléchisses à ce que tu vas faire par la suite. Et une idée te vient. Ton regard descend lentement vers les mains de ladite Taylor… Les clefs du véhicule. Il te les faut. D’un geste fluide et rapide, tu t’en empares, les faisant gigoter devant ses yeux.


« Je te les empreinte un moment. Ça te dit une petite virée ? »

Tu n’attends pas de réponse de sa part, la tienne te suffit amplement. Il est temps que ça bouge ! Tu enfiles les clefs dans le contact et démarre la voiture. Pied au plancher, elle se met rapidement en mouvement, les pneus crissant violemment contre le bitume. Tu tournes brutalement le volant et prends la direction de la sortie du parking. Les autres automobilistes te klaxonnent, t’insultes même certainement, mais toi, tu t’éclates. Pourquoi tu fais ça ? Vas savoir, la folie te fait faire des choses… Folles, c’est le cas de le dire.

« Tu veux allez où ?   »

Tu lui jette un rapide coup d’œil, roulant à fond la caisse.


« Là ? »

Le volant bifurque brusquement sur la droite, la voiture tanguant légèrement. Tu as toujours aimé conduire vite, mais cette voiture n’a pas autant de punch que la tienne, dommage. Tu manques d’écraser des piétons qui traversent, mais aucune importance, tu continues ton chemin, ces derniers t’esquivant de justesse. Il est clair que tu donnes tu fil à retordre à ton démon, lui qui te surveille en permanence, voilà que tu lui a filé entre les doigts, enfin entre les ailes. D’ailleurs… Où est-il ? Il n’est jamais bien loin d’habitude. Profites-en ! Tu continues de rouler à toute vitesse dans les rues de la ville, alertant les habitants. Ils ne vont certainement pas tarder à appeler la police, il vaudrait mieux que tu freines un peu. Tu ralentis donc l’allure et roule à peu près normalement, tournant à plusieurs intersections pour que l’on perde ta trace, juste au cas où.

« T’as l’air crispé, détends-toi.  »

Les mains sur le volant, si Taylor le voulait, elle pourrait s’emparer de ton arme. Qu’elle essaye, ça pourrait être d’autant plus drôle. Tu restes comme ça, observant ses réactions, va-t-elle oser ? Sera-t-elle courageuse ? Allez fillette, ose.

© A-Lice