Would you be mad ?
feat. Mumu

Le commissariat. Un endroit franchement pas très accueillant pour les gens comme toi. Tu as encore fait des siennes et te voilà, assis le cul sur un banc pas du tout confortable. Menottes aux poignets, tu souris au policier qui vient gentiment te demander de t’asseoir. Pourquoi tu t’es retrouvé ici ? Il y a encore cinq minutes tu étais dehors, profitant du soleil matinal. Ah mais oui, c’est vrai. Il y a eu comme un petit incident. Habillé d’une belle chemise couleur pourpre, entrouverte, et d’un pantalon noir, un mec a eu la bonne idée de se foutre de ta gueule. C’est vrai que ton look peut déranger, mais merde, tout le monde s’habille comme il le souhaite, aussi fou soit-il. Mais bon, sans doute s’est-il sentit poussé des ailes, entouré de ses potes. Tu lui as simplement sourit, lui tapotant la joue comme si vous étiez amis depuis une éternité. Ouais, toi aussi tu te foutais bien de sa gueule, il n’a pas apprécié. Mais avant qu’il ne puisse tenter quoi que ce soit, tu lui as permis de rencontrer le revers de ta main. Main qui possède une ou deux bagues qui plus est, ça fait mal. Pas de chance pour toi et la bande de débiles, la police faisait tranquillement une patrouille au même moment. Heureusement, tu n’as pas pris ton arme avec toi, tu aurais eu quelques soucis.

Bref, vu que tu avais l’air plutôt louche, les poulets ont préférés t’embarquer, ainsi que le mec que tu as frappé. Dommage que tu n’es pas eu le temps de faire plus de dégâts. Le flic a fait la grave erreur de te laisser seul, sans surveillance. Ne voulant pas rester isolé, tu t’es dit que tu pourrais faire un tour dans le commissariat et aller te poser avec les gens qui viennent porter plainte pour x ou y raison. Comme si de rien n’était, tu prends place à côté d’une jeune femme. Bien que tu sois dérangé, tu restes poli… Enfin parfois. Tu la salut comme il se doit.

« Salut, jolie poupée. »

Tu te penches vers l’avant pour essayer de voir son visage, un léger sourire au coin de tes lèvres rouges. Mais quelque chose vient gâcher ta journée : Bat. Cette chauve-souris de malheur t’as rejoint, un miracle qu’elle n’est pas assisté à la scène précédente. Voilà qu’elle se met à te causer, tu perds radicalement le sourire, serrant tes dents argentées.

« Bien, tu as finalement rejoint la place qui t’es dû, Travis. Je ne sais pas ce que tu as fait, mais c’est parfait. Avec un peu de chance, tu vas retourner derrière les barreaux. »

Tu penches lentement ta tête sur le côté, l’air crispé et énervé.

« La ferme... »

Personne ne voit l’animal géant à côté de toi, on peut donc penser que tu es complètement cinglé si tu te mets à lui parler.

« « Quoi que tu serais peut-être mieux à l’asile, la prison serait un véritable luxe pour toi. »

Tu te mets à rire, c’est clair et net, les gens vont te prendre comme un putain de psychopathe. Arrêtes-toi là, sinon tu vas vraiment retourner à la case départ. Ton regard bleuté se repose sur la jeune femme blonde, la pauvre, en plus de venir au commissariat, voilà qu’elle tombe sur toi.

© A-Lice

Would you be mad ?

C’était il y a quoi, 2 semaines déjà ? Le temps passe à une vitesse. Non seulement je me suis faite agressée, mais il faut en plus que j’aille perdre mon temps au commissariat. J’ai tout gagné ! Pourquoi est-ce que c’est tombé sur moi ? Pourquoi ce fou m’a-t'il choisie moi pour faire le con ? Enfin bon... Il faut que je m’estime contente qu’il ne me soit rien arrivé de grave –merci Monsieur Cherry-Cardinal ; C’est quand même ça le principal. Après tout, j’aurais aussi très bien pu faire un petit séjour à l’hôpital avant le commissariat s’il n’était pas intervenu.

Je ne sais pas pourquoi il faut que je revienne voir les flics étant donné que le soir du « crime », je leur avais déjà décrit tout ce qu’il s’était passé. Peut-être par formalité administratives ? Mais alors pourquoi ce cher Max n’est pas convié lui aussi ? Enfin si ça se trouve il l’a été et n’a pas forcément pensé à me prévenir. Vu que je l’avais un peu chassé de chez moi, il devait être un peu vexé. Mais en tant que superhéros, il n’avait probablement pas à porter plainte comme la victime que je suis.

Enfin du coup je suis au commissariat. Je découvre des lieux que je n’avais jamais visités auparavant. Je suis bien trop sage pour faire quoi que ce soit d’illégal. Je suis assise dans ce qu’on pourrait appeler la salle d’attente. On m’a dit de rester ici tant qu’un policier n’est pas libre pour enregistrer ma plainte. Je suis au milieu de tous ces gens que je n’ose pas regarder. Des coupables ? Des victimes comme moi ? Comme chez le médecin, je suis stressée. Non seulement par les autres autour de moi mais aussi car étrangement, alors que je n’ai rien à me reprocher et que je le sais parfaitement, je me retrouve entourée de tous ces policiers… Et que ça reste quand même un peu stressant. Je me rassure comme je peux en me disant que je suis une citoyenne exemplaire, que mes papiers sont en règles et que mon permis a encore tous ses points, même si le seul domaine dans lequel je ne suis pas sûre et certaine d’être blanche comme neige est la conduite… Sans le vouloir, un petit excès de vitesse est si vite arrivé.

Quelqu’un s’installe à côté de moi. Il me parle, enfin je crois que c'est moi qu'il salue non ?

▶ Salut jolie poupée.

Je suis trop stressée pour lever les yeux vers lui. Alors je regarde mes mains. Malgré moi, je vois les siennes. Il a des menottes. Je retiens ma respiration sans m’en rendre compte. Ah non… Pas encore moi… C’est définitivement comme chez le médecin ici, tu arrives avec un rhume et tu repars avec la grippe du patient d’à côté de toi dans la salle d’attente…

Pour ne pas l’énerver, je lui réponds poliment :

▶ Bonjour Monsieur.

Il se penche, je vois son visage. Je n’ai pas le temps de le détailler mais je peux déjà voir qu’il a un look particulier. Il me dit quelque chose mais je n’arrive pas à saisir quoi pour le moment. Puis je l’entends marmonner. J’espère que je ne l’ai pas énervé… J’aurais peut-être dû lui répondre avec moins de pincette peut être. Il va encore me prendre pour une personne qu’on peut agresser j’suis sûre… La poisse ! Je me demande « mais que fait la police ?! Est-ce qu’il a le droit d’être là ? ». Ma réflexion tourne court quand j’entends son rire.  Je me tourne vers lui et redécouvre son visage, sa tête. J’ai un peu peur, mais je prends sur moi. Ce genre de personne, il faut mieux les avoir comme amis que de les énerver ou les vexer. Je souris. Je suis sûre que mes traits sont crispés mais je fais de mon mieux et j’ajoute :

▶ Je peux vous aider ?

Would you be mad ?
feat. Mumu

T’aider ? Quelle adorable petite chose. Beaucoup ont essayé de te venir en aide, mais en vain. Tu es définitivement atteints du ciboulot, on en peut plus rien faire pour ton cas. Les seules choses qui fonctionnent, c’est les médicaments qui te transforment en légume. Avec ça, les hommes en blouse blanche étaient tranquilles ! Et pour un effet plus rapide, c’était directement la piqure.  Yeurk, horrible souvenir qu’est l’asile. Et on remercie qui pour cet agréable séjour ? Papa bien sûr ! Bref, revenons à nos moutons. Ton regard se pose sur la demoiselle à côté de toi et tu lui souris tel un maniaque. Elle est très mal tombée avec toi, ha ha.

« Ai-je l’air d’avoir besoin d’aide ? »

Euh… Oui ? Elle n’osera certainement pas te répondre par le positif, le prendrais-tu mal ? Non, tu rigolerais sans aucun doute. Puis tu t’en fiche après tout, les gens pensent ce qu’ils veulent.

« Toi par contre, on dirait que tu t’es perdu. »

Tu reprends un semblant de sérieux et l’observe. C’est vrai qu’elle a l’air paumé, ou alors c’est toi qui lui donne cet effet de «  mais qu’est-ce que j’fous ici ? »

« Quelqu’un a osé faire du mal à une jolie fille comme toi ? C’est bien pour ça que tu es ici, non ? »

La chauve-souris ne rate pas une seule miette de votre petite conversation, elle te surveille le moindre de tes faits et gestes. Tu es tellement imprévisible, que si tu le voulais, tu sauterais à la gorge de la jeune femme pour tenter une strangulation. Cette idée t’a d’ailleurs effleuré l’esprit, mais ce n’est pas vraiment l’endroit pour le faire. Tu as des pulsions comme ça, que tu ne saurais expliquer. Comment décrire ce qu’il se passe dans la tête d’un fou ? C’est une chose impossible, même les psy ne te comprennent pas.

« Et au fait, faisons connaissance… Je m’appelle Travis, et toi ? »

Tu lui tends ta main encore menottée, en guise de salutation. Si tu étais elle, tu ne te serrerais pas la main. Bat sens la connerie venir à dix kilomètres, imprévisible certes, mais il connait ton regard, la moindre petite lueur le fait de suite tiquer. Mais que peut-il faire pour t’empêcher de faire  une gaffe ?

© A-Lice

Would you be mad ?

▶ Ai-je l’air d’avoir besoin d’aide ?

Heu. Est-ce que je dois répondre sincèrement ? Évidemment la réponse est non… Je n’ai pas envie qu’il sorte un couteau de sa chaussure et qu’il me tranche la gorge. J’essaye de regarder discrètement autour de moi mais personne ne semble remarquer qu’il m’a un petit peu abordée sans me demander mon avis. Les autres semblent dans leur monde de sérénité, enfermés dans leur problèmes et bien heureux de ne pas en avoir un de plus sur le dos comme c’est le cas pour moi. Quel bande de lâche… Et évidemment les flics qui sont là quand tu te gares 5 minutes à un endroit interdit -un dimanche à 3h du matin pour récupérer un truc que t’as oublié chez ta meilleure amie- ne sont pas ici quand tu te fais accoster par un type qui –je pense qu’on peut le dire franchement- à l’air carrément louche.

▶ Heu… Je disais ça pour être polie …


▶ Toi par contre, on dirait que tu t’es perdu.

C’est ça. Je suis perdue. Je ne suis pas là où je devrais être : dans mon lit, devant une tasse de café avec des potes, au travail, dans les bras d’un mec riche, beau, gentil et intelligent – on peut toujours rêver n’est-ce pas ?.

▶ Quelqu’un a osé faire du mal à une jolie fille comme toi ? C’est bien pour ça que tu es ici, non ?

Jolie fille ? Il parle de moi ? Est-ce que ça fait pas un peu présomptueux de lui raconter mon histoire après ça… Mais si je ne lui dis rien, il va surement s’énerver. Du coup je balbutie quelques mots pour lui raconter mon « histoire ».

▶ Oui… Je rentrais chez moi et je me suis faite agresser par un type louche avec un flingue… Du coup maintenant je dois venir porter plainte pour que l’administratif soit plus en norme que la tête du dingue qui a pointé le flingue sur moi.

Les mots sont sortis tout seul. Je me demande avec quelle aisance je suis allée trouver autant de verbes, sujets et adjectifs.

▶ Et au fait, faisons connaissance… Je m’appelle Travis, et toi ? »

▶ Enchantée Travis.

Ou pas.

▶ Je m’appelle Béatrice.

Ou pas.

Je viens de mentir ? Oui. Je ne sais pas pourquoi mais mon cerveau est allée pêcher quelque chose qu’une copine m’avait dit il y a longtemps. « Si tu te fais emmerder par un type louche dans la rue, donne-lui un faux prénom »…. Je me sens presque coupable… Désolée Travis.

Je tends la main pour serrer la sienne, les dents serreés. Allez Murph', c'est qu'un mauvais moment à passer...

Intervention de Hadès

◭ Action Favorable :
 ✱ Bat ne verra pas la connerie venir et n'interviendra pas dans la poignée de main entre Murphy et Travis.

◭ Action Défavorable :
 ✱ Bat va essayer par tous les moyens de sauver Murphy de la poignée de main de Travis (en le frappant, en le distrayant, en poussant la main de Travis...).

Would you be mad ?
feat. Mumu

Ton visage paraît sérieux, impassible. Pas un sourire, rien. Pourtant, quand la jeune femme te tend sa main… Tu l’attrape, et là, le sourire revient. Un sourire de maniaque psychotique. Tu l’attire brutalement vers toi, rigolant doucement. Comment ? Ca mère ne lui a donc jamais apprit à ne pas parler à un inconnu ? Il faut toujours se méfier, surtout de toi. Passant tes bras autour de ses épaules, tu viens fixer ses jolis yeux.

« Ce n’est pas très gentil de me mentir, je te conseille de ne pas le faire. Je SAIS… quand les gens me mentent, je le vois très bien dans tes yeux que tu as essayé de me duper. Mais ce n’est pas grave, ton nom n’a pas d’importance. »

Il n’empêche que tu devrais faire attention, tu es dans un commissariat ici, faire ce genre de chose pourrait clairement aggraver ton cas, surtout que à la base, tu as juste été interpelée pour une bagarre dans laquelle tu as à peine participé. Relâche vite la demoiselle avant qu’on ne te dise quelque chose. Quoi que, c’est certainement trop tard. Mais tu ne peux pas t’en empêcher, c’est comme une pulsion et il faut que tu l’assouvisses. Tu remontes tes mains jusqu’à son cou, la chaîne des menottes épousant parfaitement la courbure de ce dernier. Il n’y a qu’à serrer, juste un petit peu. Tes yeux sont amplis de folie, ça se voit, ton sourire est toujours là.

« J’aimerai bien te punir pour m’avoir mentit. »

Posant ta tête contre la sienne, tu fermes les yeux et hume le parfum de sa chevelure, resserrant doucement ton étreinte sur elle. Mais, heureusement pour elle, un flic intervient rapidement.

« Hey ! Qu’est-ce que vous faites ici vous ?! »

Il s’approche de toi vitesse grand v, prêt à user de son taser s’il le faut.

« Oh ? Pardonnez-moi, je n’ai pas pu m’empêcher de venir saluer ma petite amie… »

Tu la regardes du coin de l’œil l’air de dire « T’as intérêt à jouer le jeu, sinon je te retrouverai… ». Tu retires aussitôt tes bras et regardes le policier en souriant, l’air faussement innocent.

« Rien à faire, vous retournez à votre place et fissa. »

Le policier attend un peu, et voit que tu ne bouges pas. Il se rapproche encore, mais toujours rien. Tu te lèves au dernier moment, regardant le flic de travers, le déifiant d’oser quoi que ce soit envers toi. Puis tu retournes tranquillement à ta place, guettant la petite menteuse. Tu n’en as pas fini avec elle.

© A-Lice