A carnival of souls

Gabriela Vargas feat. Samantha Paradis

Il devait être sept heures du matin quand Gabriela sortie de son inertie : La jeune femme était matinale et cela depuis qu’elle était toute petite mais surtout depuis qu’elle avait débuté ses activités professionnelles. C’était comme si son horloge interne ne voulait plus qu’elle passe du bon temps en compagnie de sa couette et de fait, elle ne pouvait plus profiter de quoique ce soit. Le stress d’être au chômage faisait partie des choses qui l’obligeait à se lever plus tôt et quand elle était épuisée, la jeune femme avait tendance à croire que quelqu’un s’acharnait sur elle pour la punir de son égoïsme et de son manque de prise de responsabilités lors de son départ du Mexique.

Elle se sentait coupable mais elle n’en parlait que très peu : le passé ne pouvait plus être changé. Gabriela vivait continuellement dans la culpabilité et cela depuis sont départ. Elle acceptait tout, encaissait tout. Ce n’était pas le genre de bonne femme à montrer sans cesse ses faiblesses, à pleurer sur son misérable sort. Gabriela n’abandonnait pas, même si ce qu’elle faisait était sans aucun doute impossible à réaliser. C’était la Gabriela que tout le monde connaissait : active et pleine d’entrain.

Il lui arrivait parfois de se balader au parc et tout particulièrement les weekends. Un endroit plutôt calme où enfants, adultes et animaux vivaient généralement en totale harmonie. L’air était pur et le soleil ne semblait pas être capricieux, car la chaleur, même en pleine exposition, ne l’étouffait pas mais elle s’était malgré tout posé sur un des bancs, non exposé à cet astre. Elle avait vu pire, et ces températures n’étaient rien comparées avec ce qu’elle avait put ressentir au Mexique. C’était un autre type de climat, plus rude, plus sec à certaines périodes de l’année. Le fait d’y penser la rendait quelque peu nostalgique : son pays lui manquait mais également sa famille dont elle était pratiquement certaine d’avoir été la cause de leur mort suite à son départ précipité.

Alors qu’elle était en pleine réflexion, Gabriela remarqua la présence d’une demoiselle dont le visage ne lui était pas inconnu. Non pas qu’elle la connaissait mais aux vues de ses nombreux passages au parc, elle commençait à se souvenir des habitués. Elle semblait si jeune, la quinzaine tout au plus mais peu sûre d’elle. Comment l’avait-elle devinée ? A sa façon de regarder les passants, un regard toujours fuyant. Gabriela ne l’avait jamais abordé, du moins elle n’en voyait pas l’utilité. Que pouvait-elle lui dire ? A part l’effrayer, rien du tout. Et puis ce n’était pas non plus son genre d’aborder les gens pour aucune raison.

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A carnival of souls  

Gabriela & Samantha

Week-end. Fin de semaine. La joie pour tous les étudiants. Pas vraiment en ce qui concernait Samantha. Elle n’appréciait pas les fins de semaine, tout comme elle n’appréciait pas du tout les vacances. Elles sont toujours longues et ennuyeuses. Samantha faisait tout ce qui était en son pouvoir pour éviter sa famille lors des fins de semaines. Elle n’avait aucunement envie d’être en leur compagnie, de se sentir mal, de se sentir inférieur à eux. Elle avait envie d’être heureuse et remplie de joie.

C’est pour cela qu’elle partait après s’être changée et avalé un morceau, Samantha, tourmentée par Turpis, avait préparé son sac à dos, remplis de feuilles, cahiers, coffre à crayon et voilà qu’elle était partie en exploration.

Exploration était probablement un grand mot. Tôt le matin, Samantha errait doucement dans la ville. Elle savait quand même où elle allait, elle y allait fort souvent. Mais elle aimait profiter de la quiétude de ces matins où les gens faisaient la grâce matinée et là les automobiles étaient peu nombreuses, on entendait les oiseaux et cela donnait envie d’aller au parc.

Parc. Endroit de tranquillité absolue. Surtout le matin. Mais, Sammy était chanceuse. Il ne pleuvait pas, aucun nuage en vue ou presque, le soleil se pointait et dansait dans les airs, sans brûler la peau. Mais la demoiselle avait prévu le coup. Elle avait enfilé une petite veste blanche par-dessus sa robe fleurie de couleur chaudes. Elle avait en plus de cela un chapeau et une paire de souliers confortables.

Samantha s’engagea dans le sentier qui menait plus profondément au parc. C’était son parc préféré de toute la ville, celui qu’elle préférait aller, mais qui n’était pas nécessairement le plus proche de la maison. Mais c’était dans celui où elle se sentait le mieux.

Samantha se posa sur un banc. Un banc qui était à l’ombre, un banc plutôt propre et aussi confortable qu’un banc d’un parc puisse offrir. La demoiselle posa son sac sur le banc. Turpis était toujours sur son sac et attendait n’importe quel moment pour la déranger, l’embêter, lui faire honte. Dès qu’elle avait ouvert les yeux il s’était mis à ricaner comme quoi ses cheveux n’étaient pas bien (comme tous les matins quoi !), comme quoi ses vêtements n’étaient pas bien, qu’il y avait une toute petite tache sur ceux-ci, une tache microscopique, mais que bien évidemment, il était le seul à la voir.

Peu importe.

Samantha était bien contente qu’il lui ait laissé un petit moment pour elle, un moment juste pour elle qu’elle avait su apprécier à sa juste valeur. Maintenant, elle sortit ses feuilles de son sac, ses crayons également. Dans sa petite bulle, Samantha se mit à dessiner tranquillement. Elle ne savait pas trop où elle s’en allait avec son dessin, mais elle savait qu’elle voulait dessiner quelque chose. Elle se mit à dessiner les arbres, ce qui l’entourait. En dessinant elle remarqua une femme non loin, une femme aux cheveux… vert… Étrange. Elle allait pratiquement avec toute la verdure qui les entouraient. Elle était jolie aussi… Enfin… Jolie à dessiner. Samantha prit une nouvelle feuille qu’elle mit sur le dessus de sa pile pour se mettre à la représenter, la dessiner. Samantha ignorait ce que donnerait comme résultat, mais elle s’en fichait, c’était un exercice.

Pleinement concentrée sur sa tâche, Turpis trouvait que c’était un excellent moment pour faire une bêtise. Tout doucement, il s’approcha de son oreille et lui murmura :


- C’est horrible, tu devrais le brûler, avant de faire d’elle une atrocité.

Mais, Samantha l’avait complètement oublié lui. Elle sursauta, échappant ainsi tout ce qui se trouvait proche d’elle. Ses feuilles, ses crayons. Tout cela alla dans tous les sens. Pris de panique, Samantha se mit à ramasser le tout, dans la hâte, la gêne. Elle espérait seulement que personne ne l’ait vue. Mais quelques feuilles avaient volé vers la dame aux cheveux verts.


Quelle honte !

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A carnival of souls

Gabriela Vargas feat. Samantha Paradis

Afin que ses journées ne paraissent pas interminables, Gabriela avait pris de quoi s’occuper : principalement de la lecture qui pouvait aller d’un roman à de simples magazines. La jeune femme voulait éviter le plus possible de ressentir un quelconque sentiment d’ennui qui l’inciterait à rentrer chez elle. Avec un temps pareil, il aurait été dommage de rester cloîtrée entre quatre murs.

Alors qu’elle lisait tranquillement son livre, quelques feuilles à dessin s’étaient retrouvées à ses pieds. De jolis croquis qui semblaient appartenir à un jeune artiste. Gabriela scruta donc les alentours afin de retrouver le propriétaire. Et il s’agissait de la petite rouquine qu’elle croisait régulièrement dans le parc. La voyant paniquée à la vue de ses feuilles volantes, Gabriela ramassa rapidement celles qui se trouvaient autour d’elle avant de s’approcher de la jeune fille.

« Excusez-moi, mais je crois que cela vous appartient ». Elle lui tendit les différents dessins qu’elle avait pu récupérer et reprit à nouveau la parole : « Vous semblez toute affolée … » Gabriela marqua une courte pause, un peu hésitante : « … Je vais vous aider, à deux nous irons plus vite » Gabriela esquissa un sourire afin de la rassurer.

Gabriela ne prit pas la peine d’attendre une réponse de sa part, puis se dirigea immédiatement vers le peu de matériels qui restaient. Et Il ne lui fallut que quelques minutes pour tout récupérer ainsi que quelques secondes supplémentaires afin de vérifier que rien n’avait été laissé de côté.  

« Le compte doit y être, mais vérifiez si cela peut vous rassurer ». Elle lui laissait quelques instants avant de reprendre la parole : «Je m’y connais peu en matière de dessins, mais les vôtres sont vraiment jolis ! ».

Ce n’était pas dans ses habitudes de se mêler de ce qu’il ne la regardait pas mais Gabriela ne pouvait pas non plus laisser cette petite demoiselle dans cet état de panique. Elle espérait juste que son geste avait permis à la petite rouquine de se sentir un peu mieux.

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